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Pas encore submergées par l’épidémie de bronchiolite, les urgences pédiatriques sont déjà en surchauffe

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En moyenne, le temps d’attente aux urgences pédiatriques de Purpan, à Toulouse, est de trois à quatre heures. Mais le week-end, cela peut monter parfois jusqu’à huit heures. « Nous avons une activité extrêmement intense au niveau des urgences pédiatriques, complètement anormale pour la période. On a entre 200 et 250 passages par jour, la où on devrait en avoir en moyenne entre 140 à 150 par jour », indique le professeur Isabelle Claudet, cheffe du pôle enfant au CHU de la Ville rose. Et contrairement à d’autres régions de France, l’épidémie de bronchiolite ne fait que débuter, avec 10 à 12 nourrissons accueillis chaque jour.

Une situation que l’on retrouve un peu partout en France, à l’origine d’une tribune signée par 4.000 soignants en pédiatrie parue en fin de semaine dernière. Après deux années de crise sanitaire, les tensions sont donc plus que jamais palpables et le déblocage, dimanche, d’une enveloppe de 150 millions d’euros par le ministère pour répondre aux « besoins urgents des hôpitaux » semble insuffisant aux yeux d’un grand nombre de professionnels.

Le professeur Isabelle Claudet, cheffe des urgences pédiatriques du CHU de Toulouse.
Le professeur Isabelle Claudet, cheffe des urgences pédiatriques du CHU de Toulouse. – B. Colin / 20 Minutes

Si cette année, le CHU de Toulouse a pu anticiper les recrutements des infirmiers pédiatriques pour faire face à la période critique de l’automne et l’hiver, d’autres problèmes structurels sont à l’origine des difficultés rencontrés ces derniers mois. « Il y a des facteurs communs à tous nos services, ce sont les difficultés de démographie de la médecine libérale qui entraîne pas mal de reports chez nous. Il y a aussi un phénomène sociétal, les parents ont besoin d’être rassurés rapidement et savent que dans nos unités s’il y a besoin de faire des prélèvements ou des radiographies, c’est disponible tout de suite sur le même site », estime Isabelle Claudet qui invite les parents à consulter en journée leurs médecins lorsqu’il ne s’agit pas d’une urgence.

Manque de pédiatres

A ces facteurs que l’on retrouve un peu partout en France, s’ajoute celui spécifique à la région. « On a des unités de pédiatrie dans certains centres hospitaliers généraux qui ferment par défaut de pédiatres et on a des réorientations de ce fait-là », poursuit la cheffe des urgences pédiatriques. Faute de personnel, certains services d’urgences pédiatriques ont ainsi été obligés de fermer, comme celles d’Auch cet été. Et c’est ce qui pourrait arriver d’ici peu pour celles de Carcassonne.

Selon un récent rapport du Haut conseil de la santé publique, l’Occitanie est en effet l’une des régions qui comptabilise l’un des taux les plus faibles de pédiatres salariés dans le secteur hospitalier. Il y a quatre ans, sur les 656 médecins spécialisés que compte la région, 43 % travaillaient dans un hôpital quand ils étaient 60,5 dans le Centre-Val-de-Loire. Cette étude a aussi pointé que « la densité en lits de réanimation pédiatrique est très supérieure en Normandie comparée à la région Occitanie pour une population pédiatrique quasi deux fois moindre ».

A Toulouse, 24 lits d’hospitalisation supplémentaires ont déjà ouvert, beaucoup plus tôt que d’habitude. Les responsables du service ont encore la capacité d’en ouvrir douze de plus pour faire face aux prochaines vagues de bronchiolite et de virus hivernaux. Et elles ne devraient pas tarder à y arriver. « A la mi-novembre, ça va piquer », prédit Isabelle Claudet.

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