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Netflix, célébrités et spectacle, la recette de la F1 pour (enfin) s’imposer aux Etats-Unis

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D’un Grand Prix « chaotique » à l’une des meilleures affluences de l’histoire, dans un pays où la Formule 1 a eu les plus grandes difficultés à s’imposer avant de devenir une sorte d’Eldorado. Ou l’histoire condensée du Grand Prix des Etats-Unis, sur le circuit d’Austin au Texas, qui aura lieu ce week-end pour l’édition 2022. Mais aussi celle de la F1 avec les USA.

Cette année, les promoteurs du Grand Prix espèrent rééditer leur record d’affluence de l’édition 2021 avec près de 400.000 spectateurs réunis sur le week-end, une des meilleures affluences de l’histoire de la Formule 1. Une performance assez incroyable quand on sait à quel point les débuts avaient été « chaotiques », se remémore un ancien directeur d’écuries présent en 2012, date du retour de la F1 aux USA après plusieurs années d’absence.

Culture Nascar

Sur ce circuit d’Austin, spécialement conçu pour la discipline, beaucoup craignaient un flop. « Personne ne savait si les tribunes allaient se remplir, c’était un peu compliqué et tout le monde se demandait si ça allait fonctionner », se souvient Arnaud Remy, fondateur du site us-racing.com, spécialisé dans les sports auto aux USA, et présent pour la première édition de ce Grand Prix sur le circuit d’Austin. La fréquentation de 265.000 personnes sur trois jours en 2012 s’était d’ailleurs progressivement réduite à 224.000 en 2015.

Et pour cause, la culture sports auto aux USA est radicalement différente de la nôtre, avec « les ovales, la Nascar ». « C’est le sport auto numéro 1 là-bas et de très loin tandis que l’Indy Car [souvent décrite comme la F1 des USA] regroupe des fans très connaisseurs, mais avec une audience anecdotique. J’image souvent en disant qu’il y a autant de fans de Nascar aux Etats-Unis que d’habitants en France », détaille le spécialiste des sports auto américains. L’ancien directeur d’écuries estime quant à lui que la F1 a trop souvent été perçue comme un sport « trop cher, trop technique et trop élitiste » aux Etats-Unis.

« Toujours le même pilote qui gagne à la fin »

Les difficultés pour la F1 de s’ancrer aux Etats-Unis le montrent bien. Dans les années 1950, presque aucun pilote européen ne venait disputer les 500 miles d’Indianapolis, inscrite de 1950 à 1961 au calendrier de la F1. La discipline se développe ensuite dans les années 1980 sous l’impulsion de l’ancien patron Bernie Ecclestone, avant de disparaître à nouveau pendant les années 1990. Le retour d’Indianapolis, mais sur un circuit aménagé au cœur de l’ovale de 2000 à 2007, n’est que balbutiant jusqu’à l’installation sur le circuit d’Austin, en 2012.

« Il y a un manque d’accessibilité. En Nascar tout le monde côtoie les pilotes, échange avec eux, prend des photos, sans avoir à payer un supplément pour y avoir accès. Beaucoup d’Américains venaient voir les courses de F1 sans vraiment comprendre, avec des marques qu’ils ne connaissaient pas et avec toujours le même pilote qui gagnait à la fin », avance comme explication Arnaud Remy.

La révolution Liberty Media

L’arrivée de l’équipe américaine Haas F1 Team en 2016 a permis de faire un peu mieux connaître la discipline aux Etats-Unis. Mais c’est surtout le rachat de la Formule 1 en 2017 par Liberty Media, un gros consortium de médias américains, qui l’a fait changer de dimension outre atlantique. Pour « craquer » le marché américain, ils décident d’une série avec Netflix, Drive to Survive, et développent massivement les réseaux sociaux pour rendre la F1 plus accessible, et surtout plus spectaculaire. Cet aspect est primordial aux Etats-Unis. C’est d’ailleurs ce qui a permis de sauver le Grand Prix d’Austin de ses baisses progressives de fréquentation avec « une idée de génie » en 2016 : un méga concert de Taylor Swift

Le meilleur exemple de cette transformation est le Grand Prix de Miami, disputé sur un circuit urbain construit sur le parking du Hard Rock Stadium, dont la première édition a eu lieu en mai dernier. Une course « pas franchement fabuleuse pour les gens qui aiment le sport auto », mais une réussite en matière de « buzz », avec « de nombreuses célébrités et un circuit en ville », souligne Arnaud Remy. Résultats, de très bonnes audiences « chez les moins de 30 ans », mais qui n’atteignent pas encore « le niveau de celles de Nascar », dont l’âge des spectateurs se situe plus autour des 60 ans.

Vue aérienne du circuit du Grand Prix de Miami, autour du Hard Rock Stadium, dont la première édition a eu lieu en mai 2022. – Image of Sport

Face à cette réussite, une troisième course aux Etats-Unis a été ajoutée au calendrier 2023, le Grand Prix de Las Vegas. « Liberty Media a atteint son objectif, au point d’organiser elle-même une course, sans avoir recours à un promoteur. C’est la première fois que ça arrive ! Avec l’objectif de montrer son savoir-faire sur son marché local », croit savoir l’ancien patron d’écurie.

Quand la F1 fait évoluer la Nascar

Cette réussite et ce développement fulgurant commencent même à faire de l’ombre à l’intouchable Nascar, qui réfléchit à adopter les mêmes stratégies pour réduire l’âge de son audience. « Ils n’arrivent pas à toucher une audience jeune avec des courses qui durent entre 3 et 5 heures, donc ils testent beaucoup de choses depuis cinq ou dix ans. Le format des courses, la communication, en se rapprochant des villes avec une course dans les rues de Chicago, avec un format de championnat dont le vainqueur n’est pas connu avant la 36e et dernière course de la saison », liste le spécialiste.

Mais la Formule 1 n’est pas en reste, et serait en passe de réaliser l’un des plus grands rêves des spectateurs américains : avoir un de leurs pilotes au volant d’une F1. Si Colton Herta, plus jeune vainqueur d’une course d’Indy Car, était pressenti pour remplacer Pierre Gasly chez Alpha Tauri, la FIA lui a finalement refusé une dérogation pour obtenir la superlicence. « Mais ça arrivera bien plus vite qu’on ne l’imagine », prévient l’ancien patron d’écuries. Un baquet semble disponible chez Haas avec le probable départ de Mick Schumacher, alors que l’écurie américaine vient d’annoncer MoneyGram, une entreprise américaine, comme sponsor titre. Il ne manque, désormais, plus que le pilote.

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