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L’État pas responsable de la mort d’un joggeur, estime le rapporteur public

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On ne connaîtra le jugement qu’au plus tard dans un mois. Mais pour le rapporteur public, l’État n’est pas responsable de la mort d’un joggeur le 8 septembre 2016 dans une vasière envahie d’algues vertes à Hillion (Côtes-d’Armor). Lors de l’audience, qui s’est tenue ce jeudi matin devant le tribunal administratif de Rennes, Dominique Remy a certes dénoncé « la carence de l’Etat » dans la prolifération des algues vertes en Bretagne.

Mais selon lui, « le lien de causalité » entre la présence des algues et le décès du joggeur « ne peut être établi, et il en va de même pour la responsabilité de l’État. » « M. Auffray est décédé d’une insuffisance respiratoire brutale qui aurait pu être due à une exposition aux algues vertes ou à un arrêt cardiaque », a-t-il déclaré devant une salle comble, où figuraient la veuve et les enfants de la victime.

L’enquête classée sans suite par le parquet

Âgé de 50 ans et adepte du trail, Jean-René Auffray avait été retrouvé mort à Hillion le 8 septembre 2016, dans la vase de l’estuaire du Gouessant, qui se jette dans la baie de Saint-Brieuc et où il s’était vraisemblablement aventuré pour secourir son chien. En apprenant le lieu du décès, fréquemment sujet aux marées vertes, des associations s’étaient immédiatement interrogées sur le lien avec les algues vertes, qui, en se décomposant, émettent du sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz qui peut-être mortel en cas d’exposition à forte dose.

Deux semaines après les faits, le parquet de Saint-Brieuc avait ordonné l’exhumation du corps du joggeur pour pratiquer une autopsie et des analyses toxicologiques. Effectuées trop tardivement, celles-ci n’avaient cependant pas permis de déterminer clairement les causes de la mort, et l’enquête avait été classée sans suite en avril 2017.

La famille réclame 600.000 euros d’indemnisation

La famille de la victime avait saisi la justice administrative en juillet 2019 pour demander réparation auprès de la commune d’Hillion, de l’agglomération de Saint-Brieuc et de l’État, réclamant près de 600.000 euros d’indemnisation des préjudices subis.

Maître François Lafforgue, avocat de la famille, a regretté les conclusions « un peu sommaires » du rapporteur public. « Le rapport d’autopsie ne fait état d’aucune autre cause possible du décès », a-t-il souligné, ajoutant que la présence d’H2S était « avérée sur le site » grâce à des « mesures faites par des associations. »

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