Le jour où Flora Nicol a été victime d’un viol, en septembre 2005, elle a anesthésié la douleur à coups de médicaments, de somnifères. C’est ce jour-là qu’a débuté sa dépendance. Après « seize ans de défonce », l’autrice et documentariste publie un témoignage, Mes lettres de cachets, (éditions StudioFact, octobre 2022). Elle y raconte notamment les conséquences de l’agression que lui a fait subir Patrick Trémeau, surnommé le « violeur des parkings », sorti de prison en 2021.
Des drogues pour anesthésier la douleur
« Les médicaments, du jour au lendemain, sont devenus mes passeurs pour m’éloigner, par intermittence, du mortifère royaume d’Hadès. Ils m’abreuvaient au fleuve Léthé, le fleuve de l’Oubli qui borde les Enfers », écrit-elle notamment. Flora Nicol est l’invitée du podcast « Minute Papillon ! ». L’autrice nous raconte la dépendance, la cure de désintoxication, la famille brisée, les amis qui s’en vont, mais aussi l’espoir du changement, et l’amour qui porte celle qui est désormais « clean ».
« Cela ne me plaisait pas de consommer, raconte Flora Nicol dans cet entretien. La société a l’impression que c’est du plaisir, mais c’est de la douleur. L’étymologie de “addiction”, c’est l’esclavage. C’était monstrueux pour moi d’être enfermé là-dedans. Tous les jours, je me disais : “demain, j’arrête”. Tous les lendemains, je continuais. Alors je retournais en cure », ajoute celle qui a suivi treize cures de désintoxication. Des cures « qui ne marchent pas », souligne-t-elle.
« L’écriture est devenue une thérapie »
La dépendance aux drogues détruit tout, martèle Flora Nicol : « Cela détruit les proches, les amis qui se sentent impuissants, ça détruit le travail. Cela a des conséquences désastreuses en cascade sur la vie. »
« Au fond des enfers », Flora Nicol, après son ultime cure, a fait appel à des dépendants en rétablissement. « Grâce à ces dépendants qui se rétablissent, j’ai enfin un peu plus de dix mois de “clean” », souligne-t-elle. Cette vie sans drogues, détaille-t-elle, demande un énorme investissement pour ne pas reprendre une consommation.
« L’écriture est devenue une thérapie », explique enfin Flora Nicol. Une manière de reprendre la parole face après « le viol de la parole » que lui a fait subir son agresseur, avant l’attaque physique. Ecoutez Flora Nicol dans le lecteur de podcast ci-dessus.
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