La Grande-Bretagne et la France ont signé lundi un nouvel accord de 63 millions de livres sterling pour payer un Augmentation de 40 % du nombre d’agents patrouillant sur les plages françaises pour tenter d’arrêter davantage de passages de migrants.
L’accord – conclu à Paris par Suella Braverman, la ministre de l’Intérieur, et son homologue français, Gérald Darmanin – verra également des officiers britanniques intégrés à leurs homologues français du nord de la Franceen commençant par les salles de contrôle pour partager des renseignements en direct et diriger le déploiement des navires, des drones et de la police.
L’argent – une augmentation par rapport au financement de 54 millions de livres sterling de l’année dernière du Royaume-Uni – permettra également de payer davantage d’équipements de surveillance, notamment des drones et des lunettes de vision nocturne.
Rishi Sunak, qui se rend à Bali pour le sommet du G20, a déclaré que l’accord n’était que le début d’une plus grande coopération avec la France et d’autres pays européens pour “maîtriser” la migration illégale.
“Ce n’est pas la fin de notre coopération. Ce que dit l’accord, c’est qu’il devrait servir de base à une coopération encore plus grande dans les mois à venir”, a-t-il déclaré.
Il a ajouté: “En ce qui concerne la migration plus généralement, je pense que la priorité absolue que le peuple britannique a en ce moment, tout comme moi, est de lutter contre la migration illégale.
“J’ai pris l’engagement de m’y prendre cet été. Et je peux vous dire à tous que j’ai passé plus de temps à travailler là-dessus qu’autre chose, à part évidemment la déclaration d’automne, au cours des deux dernières semaines.
“Écoutez, j’ai été honnête qu’il n’y a pas une seule chose à faire pour le réparer et nous ne pouvons pas le réparer du jour au lendemain. Mais il y a une gamme de choses sur lesquelles je travaille, y compris l’accord français, où je suis confiant nous pouvons faire baisser les chiffres au fil du temps et c’est ce que je vais livrer.”
Commentant l’accord, Mme Braverman a déclaré: “Ce n’est pas une solution miracle, mais je pense que pour la première fois, nous avons de vraies victoires pour les Français et le Royaume-Uni.
“Tout d’abord, nous aurons des observateurs embarqués. Cela signifie qu’il y aura des officiers britanniques travaillant sur le terrain avec des officiers français pour détecter et intercepter les migrants illégaux alors qu’ils tentent de quitter la France.”
On espère que l’augmentation du nombre d’agents en patrouille à plus de 300 d’ici le milieu de l’année prochaine stimulera la proportion de migrants arrêtés avant de quitter les côtes françaises.
Les 200 gendarmes et réservistes français actuellement en patrouille ont jusqu’à présent arrêté 29 000 migrants cette année, bien que cela représente une chute de 50 % à 42 % de toutes les tentatives de traversée.
Les chefs des forces frontalières pensent qu’un taux de réussite de 70 à 80 % rendrait le modèle commercial des passeurs non rentable.
Dimanche, le ministère de la Défense (MoD) a confirmé que le nombre de migrants ayant traversé la Manche cette année avait dépassé les 40 000, dont 972 ont atteint le Royaume-Uni dans de petites embarcations samedi. On pense qu’un nombre similaire a traversé dimanche.
Quelque 30 % – soit 12 000 – des 40 000 migrants de la Manche sont albanaisdont 80 % sont des hommes.
Une partie de l’accord verra la création d’un nouveau groupe de travail, axé sur l’inversion de la vague d’Albanais et de groupes criminels organisés exploitant les routes migratoires illégales vers l’Europe occidentale et le Royaume-Uni.
Mme Braverman et M. Darmanin ont également convenu d’intensifier la coopération avec les partenaires européens. Cela sera cimenté par une réunion urgente du “Groupe de Calais” des pays voisins, dont la Belgique et les Pays-Bas.
Des équipes d’analyse conjointes France-Royaume-Uni doivent être mises en place pour s’appuyer sur les canaux existants de partage d’informations et renforcer la coopération opérationnelle dans le cadre du commandement français.
Des investissements supplémentaires seront réalisés dans les centres d’accueil et d’éloignement en France pour les migrants dont les voyages vers le Royaume-Uni sont empêchés, afin de dissuader les tentatives de passage et de leur offrir d’autres options sûres d’asile.
Il y aura également des mesures de sécurité améliorées pour empêcher les gangs de passeurs de passer aux camions, avec des investissements supplémentaires dans la surveillance, la vidéosurveillance et les équipes de chiens de détection dans les ports du nord de la France.
Le Telegraph a révélé la semaine dernière que des passeurs albanais utilisaient les réseaux sociaux pour promouvoir des trajets à 18 000 £se faisant passer pour un deuxième conducteur de camions transportant des articles de Noël au Royaume-Uni.
Les ministres espèrent que le stationnement d’officiers britanniques dans les salles de contrôle françaises et d’officiers français dans leur équivalent britannique sera la première étape d’une nouvelle ère de coopération plus étroite dans la lutte contre l’immigration clandestine dans la Manche.
Cela signifie que les officiers britanniques recevront pour la première fois des renseignements en direct sur les activités de trafic de personnes et les mouvements de migrants dans le nord de la France, plutôt que de se fier aux informations transmises dans le cadre de l’accord de partage de renseignements limité existant.
La Grande-Bretagne a constamment insisté pour aller plus loin en autorisant des officiers britanniques à rejoindre des patrouilles sur les plages françaises, mais les Français y ont résisté en tant que violation de leur souveraineté.
Endiguer le flux de migrants est considéré comme essentiel par les ministres au milieu d’une crise croissante sur le coût de 2,1 milliards de livres sterling de l’arriéré d’asile de plus de 120 000 demandeurs, une multiplication par quatre en cinq ans et des pressions croissantes sur l’hébergement avec 5,6 millions de livres sterling par journée passée à loger les migrants dans des hôtels.
Le gouvernement prévoit de renforcer les lois sur l’asile et l’esclavage moderne dans le but de dissuader les migrants, son programme rwandais étant bloqué à la suite de contestations de sa légalité par la Haute Cour.