Par Michel Rose
PARIS (Reuters) – Le procureur financier français a ouvert une enquête sur des soupçons de favoritisme et de financement illégal présumé de la campagne 2017 du président Emmanuel Macron, en lien avec des contrats avec McKinsey, a annoncé jeudi le journal Le Parisien.
Le bureau de Macron a déclaré avoir pris note de l’enquête.
Voici des exemples passés de relations d’anciens dirigeants français avec le système judiciaire.
Nicolas Sarkozy
L’ancien président Nicolas Sarkozy a été condamné à un an de prison par un tribunal de Paris en septembre de l’année dernière après avoir été reconnu coupable de financement illégal de campagne pour sa candidature ratée à la réélection de 2012.
Le parti conservateur de Sarkozy, selon les procureurs, a dépensé près du double des 22,5 millions d’euros (actuellement 26,1 millions de dollars) autorisés par la loi électorale pour des rassemblements de campagne extravagants, puis a engagé une agence de relations publiques amicale pour cacher le coût.
Sarkozy a nié tout acte répréhensible. Il a dit qu’il n’était pas impliqué dans la logistique de sa campagne pour un second mandat en tant que président ou dans la façon dont l’argent a été dépensé pendant la campagne électorale.
Il a fait appel du verdict, suspendant la peine. Dans une autre affaire, Sarkozy a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence.
Jacques Chirac
Jacques Chirac, président de 1995 à 2007, a été condamné en 2011 à deux ans de prison avec sursis, à l’issue de son second mandat, pour détournement de fonds publics destiné à financer le parti qu’il dirigeait à la mairie de Paris.
Chirac, qui ne s’est pas présenté au procès après qu’une expertise médicale a jugé sa mémoire trop fragile, a déclaré dans un communiqué qu’il contestait “catégoriquement” la condamnation mais qu’il ne ferait pas appel car il n’avait pas la “force requise” pour faire face à un nouveau procès.
François FILLON
L’ancien Premier ministre François Fillon a été condamné en 2020 à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, pour avoir versé à sa femme environ 1 million d’euros d’argent public pour un travail minime en tant qu’assistante parlementaire – un scandale qui a mis fin à ses ambitions présidentielles.
En mai, une cour d’appel a confirmé la condamnation, mais a réduit d’un an sa peine de prison.
Un dernier appel est pendant devant la plus haute cour d’appel de France, qui ne statuerait pas sur l’affaire elle-même mais uniquement sur le respect des procédures judiciaires et légales lors de décisions antérieures.
Il est peu probable qu’il passe du temps derrière les barreaux dans un pays où les courtes peines pour les délits en col blanc sont souvent commuées en détention à domicile avec une étiquette électronique.
EDOUARD BALLADUR
L’ancien Premier ministre Edouard Balladur a été acquitté lors d’un procès en 2021 sur la soi-disant “affaire Karachi”, une enquête liée à des pots-de-vin présumés dans un accord sous-marin du milieu des années 1990 avec le Pakistan.
Son ancien ministre de la Défense, François Léotard, a été condamné à une peine de prison avec sursis.
(Reportage de Michel Rose; édité par Richard Lough)